jeudi 24 novembre 2011

Benetton: une communication qui passe aussi par le sport

La marque Benetton a présenté la semaine dernière sa nouvelle campagne de communication avec ses affiches qui font comme à chaque fois polémique, réussissant à faire réagir le Vatican ainsi que la Maison Blanche. Par le buzz médiatique qu’elle a générée, la campagne « Unhate » est donc un franc succès pour la marque.

C’est l’occasion de s’intéresser à une autre stratégie de communication de la marque italienne. Benetton est en effet également reconnu pour son implication dans le sport. L’exemple le plus connu étant son ancienne écurie de Formule 1, mais Benetton est surtout devenu un acteur principal du sport transalpin via les équipes de rugby, de basket et de volley de Trévise, dont le groupe est propriétaire et le fait savoir en s’intégrant dans la nomination des clubs (l’équipe de volley appartenant à Sisley, une des marques du groupe).


Le rachat de ces équipes permet à Benetton de s’associer aux valeurs véhiculées par le sport et de s’impliquer socialement dans la ville d’origine de la marque, à l’instar de Red Bull propriétaire entre autres des clubs de football et de hockey sur glace de Salzbourg. Benetton a ainsi permis à ces 3 clubs de devenir des références nationales voire européennes, en y mettant les moyens, en recrutant des stars comme le basketteur croate Toni Kukoc (juste avant de rejoindre les Chicago Bulls) ou encore les rugbymen John Kirwan et Craig Green (champions du monde 1987 avec les All Blacks) ainsi que Michael Lynagh (champion du monde 1991 avec l’Australie).




mardi 1 novembre 2011

L'utilisation du rugby dans la publicité

Après près de 2 mois de compétition, la Coupe du Monde de rugby s’achève sur un bilan assez positif, que ce soit au niveau sportif que populaire. Il suffit de constater les audiences de retransmission des matchs (15,4 millions de téléspectateurs pour la finale) ainsi que l’accueil réservé aux joueurs à leur retour (10 000 personnes à la place de la Concorde) pour se rendre compte de l’engouement des Français pour le XV de France.

Et cet engouement est également publicitaire, puisque personne n’a pu échapper aux nombreuses opérations de communication des partenaires de la fédération et ceux des joueurs, que ce soit notamment dans la presse sportive, à la télévision les jours de matchs, que sur Internet (réseaux sociaux, jeux-concours, web-séries,…).

Mais d’autres marques ont voulu surfer sur la vague ovalienne. On a pu effectivement remarquer en début de compétition 2 spots publicitaires pour Harry’s et William Saurin qui tentent de nous vendre de la brioche et des pâtes (et non pas du cassoulet) dans des scènes de vie quotidienne tout en évoquant le rugby. On pourrait même parler d’ambush marketing, car ces 2 marques, sans être partenaires du XV de France, ni de la Coupe du Monde, ont réussi à s’associer au rugby à l’approche de la Coupe du Monde. Etant devenu un sport très populaire et véhiculant des valeurs positives, il est normal que les annonceurs s’y intéressent de plus en plus.






mercredi 26 octobre 2011

Quand le clip vidéo et le spot publicitaire ne font qu'un: Jennifer Lopez pour la Fiat 500

Par le hasard du zapping, j’ai eu l’occasion de découvrir le dernier clip vidéo de Jennifer Lopez. Et la raison pour laquelle il a réussi à retenir mon attention n’est pas vraiment la qualité de la chanson « Papi », mais l’omniprésence d’une Fiat 500 (qui ne m’a pas paru indispensable par rapport aux paroles).


Je suis assez réticent vis-à-vis du placement de produit dans les clips musicaux (davantage que pour le cinéma) car son utilité scénaristique est très souvent inexistante, mais ici, la voiture italienne tient un rôle très important dans le clip, presque autant que la chanteuse et s’installe donc dans un rôle qui va au-delà du simple placement de produit. Sa présence est effectivement justifiée par un partenariat entre la chanteuse et le constructeur automobile pour promouvoir la Fiat 500 aux États-Unis.




jeudi 20 octobre 2011

Cinéma: Johnny English, un personnage publicitaire sur grand écran

Hier est sorti sur les écrans le film Johnny English, le retour. La particularité du héros éponyme du film, interprété par le fameux Rowan Atkinson, est qu’il est totalement inspiré d’un personnage publicitaire, incarné également par l’acteur anglais.


Rowan Atkinson a effectivement joué le rôle d’un agent secret nommé Richard Latham dans une série de spots tv pendant les années 90 pour promouvoir la carte de crédit de la banque Barclays, la Barclaycard. On y retrouvait un agent secret britannique aussi maladroit, dont certains gags ont même été repris dans le 1er film, et accompagné du même collègue Angus Bough. Concernant les versions cinématographiques, l’acteur incarnant Bough n’est plus le même, ainsi que le nom de l’agent joué par Atkinson ; Johnny English étant probablement plus marquant pour un personnage britannique destiné à un public mondial. Selon l’acteur anglais, la reprise de ce personnage est tout à fait légitime : "the good thing about those original credit card commercials is that they were very filmic. They were like little movies. So it wasn’t a big step to think that maybe we could make a big movie using this character, which eventually we did.”

Quelques exemples:







Alors que les films sont pour la plupart du temps inspirés de romans voire de bandes dessinées ou comics, il est assez rare et même surprenant de voir des films inspirés de personnages publicitaires. Je ne connais qu’un seul autre exemple, Calimero (même s’il s’agit d’une série animée), qui a initialement été créé pour une publicité pour une marque de lessive en Italie. Mais si un personnage publicitaire réussi à obtenir une forte notoriété à long terme et surtout s’il est joué par un acteur aussi populaire que Rowan Atkinson, c’est facilement compréhensible.

La bande-annonce du film:




vendredi 16 septembre 2011

Musique: Julian Casablancas pour Azzaro

Pour son nouveau parfum Decibel, Azzaro a choisi comme ambassadeur le chanteur Julian Casablancas. Pour la campagne, le leader des Strokes a été très impliqué puisqu’il a écrit et composé le morceau « I like the night » dont il interprète un extrait dans le spot diffusé actuellement. Sur Internet, une page Facebook et un compte Twitter ont été créés. On y trouve notamment des concours, une version longue du spot et des making-of en attendant le clip intégral et surement le morceau à télécharger ce qui serait assez logique (pour le moment un extrait est disponible sur Soundcloud). A noter l’intégration à la page Facebook d’une application permettant aux membres inscrits d’être informés sur l’actualité des concerts de leur ville et de réserver leurs places, bref une application cohérente dans la promotion d’un parfum dont le flacon prend la forme d’un micro.



Mais ce n’est pas la 1ère fois que Julian Casablancas donne de la voix pour une campagne de communication puisqu’en 2008 pour les 100 ans de Converse, il avait écrit et interprété la chanson « My Drive Thru » en collaboration avec Santogold et Pharrell Williams. Le morceau était disponible en téléchargement gratuit et avait rencontré un certain succès. La marque avait réédité l’opération l’année dernière avec le morceau All Summer par Kid Cudi, Rostam Batmanglij (Vampire Weekend) et Bethany Cosentino (Best Coast) et cet été avec Soulja Boy, Matt & Kim et Andrew W.K. pour le morceau I'm a goner et va même jusqu’à produire des artistes inconnus via son propre studio d'enregistrement. Converse communique ainsi beaucoup à travers la musique dans le but de renforcer son image de marque liée à cet univers depuis longtemps.



Et que ce soit pour Azzaro ou Converse, lorsque l’on souhaite associer son parfum ou ses chaussures à l’univers de la musique, rien de tel que de créer du contenu musical en collaboration avec des artistes reconnus. Cette stratégie de brand content permet de s’associer à la musique de manière concrète et pérenne. Et même si ces morceaux sont créés à des fins publicitaires, je trouve cette pratique beaucoup plus cohérente et appréciable que le placement de produits dans les clips ou les paroles.


lundi 29 août 2011

Burrda: une autre invasion du Qatar dans le sport

Le week-end dernier, le Top 14 a repris ses droits avec notamment le match ayant opposé le RC Toulon au Biarritz Olympique qui m’a particulièrement intéressé d’un point de vue marketing. La raison est leur nouvel équipementier, le très ambitieux Burrda. Cette nouvelle marque, créée en 2007, dont le siège social est basé en Suisse, est financée par l’argent du Qatar dont le drapeau a même inspiré le logo. Pour se faire connaître, Burrda a signé des partenariats avec des équipes nationales et des clubs de football (OGC Nice, équipe nationale belge par exemple), handball et rugby. Après avoir convaincu la saison dernière le club anglais de Northampton ainsi que le club gallois de Llanelli, Burrda et le Qatar font leur entrée dans le Top 14, en devenant l’équipementier de 2 clubs reconnus pour leur palmarès, leur histoire centenaire, leur authenticité, la ferveur de leur public, bref des clubs dont l’image semble très éloignée d’un équipementier qatari.


Le Qatar est connu pour ses nombreux investissements dans le sport et principalement le football. L’émirat a récemment racheté les clubs du PSG et de Malaga, et a même réussi à être le 1er sponsor maillot de l’histoire du FC Barcelone via la Qatar Foundation. Après avoir tenté de développer son propre championnat en recrutant des stars du ballon rond en pré-retraite, les investissements dans des clubs étrangers semblent être une meilleure stratégie pour briller dans le football. Le pays s’est également vu confier l’organisation d’événements sportifs mondiaux comme la Coupe du Monde de football 2022 et les championnats du monde de handball de 2015 (aux dépens de la France) en attendant une future et probable organisation des Jeux Olympiques d’été voire d’hiver (ils en seraient capables), alors que l’émirat n’a presque rien prouvé avec ses sportifs nationaux, mis à part quelques athlètes dont la moitié sont des africains naturalisés ainsi que le pilote automobile Nasser Al-Attiyad, dernier vainqueur du Dakar et futur adversaire de Sébastien Loeb en WRC. Toute cette stratégie permet à ce petit émirat de se faire connaître et de briller sur le plan mondial par l’intermédiaire du sport, même si cette omniprésence peut devenir agaçante et donc contre-productive.

On peut considérer que Burrda s’inscrit également dans cette stratégie de communication afin d’accroitre la légitimité du Qatar dans le sport à travers quelque chose de concret, durable et mondial, que peut représenter une marque de vêtements de sport. Pour les dirigeants de la marque, leur «but est de devenir l’une des premières marques de sport d’ici 5 à 10 ans. » Or, Burrda s’attaque ici à un marché très compliqué, dominé par des géants établis depuis plusieurs décennies. Et pour devenir un leader dans ce marché, l’argent ne suffit pas. Il faut savoir acquérir une légitimité dans le sport pour séduire les consommateurs. Les leaders actuels du marché l’ont acquise grâce à la qualité de leurs produits et/ou leur histoire, parfois centenaire. A l’heure où le storytelling est à la mode, les marques aiment communiquer autour de leur histoire, en mettant en avant leurs fondateurs (Adidas, Lacoste, Gilbert, Li Ning) ou d’anciens sportifs prestigieux (Mohamed Ali, Zidane, Beckenbauer, Platini pour Adidas, Carl Lewis, Michael Jordan pour Nike,
Yannick Noah pour Le coq sportif par exemple) afin d'exposer leur légitimité dans le sport.

Or, du côté de Burrda, la communication repose sur le concept du dépassement de soi à travers son slogan « Challenge Yourself », à défaut de pourvoir communiquer autour d’une histoire, une origine sportive ou des sportifs de haut niveau sous contrats. Le chemin me semble donc très long pour gagner une place dans la cour des grands.







lundi 16 mai 2011

Les smartphones et tablettes dans la communication

Avec d’un côté 13 millions d’utilisateurs en France (selon le dernier rapport ComScore) et de l’autre une démocratisation accompagnée d’une offre de plus en plus large, les smartphones et les tablettes numériques ont envahi notre quotidien. Ainsi, le tactile nous est maintenant familier, de même que l’utilisation mécanique d’applications.

Cette évolution technologique et ces nouveaux comportements commencent à avoir une influence sur la communication des marques. Le tactile faisant partie de notre quotidien, les publicitaires s’en inspire naturellement dans leurs spots, que ce soit pour donner une image de modernité à l’entreprise ou tout simplement être le reflet de la société française tournée vers le numérique.

Voici des exemples de spots publicitaires récents qui illustrent cette évolution:







Sans oublier les spots pour Boursorama banque, où ici, le tactile est au cœur du message publicitaire:





Cette révolution tactile a également une influence sur une autre forme de communication des entreprises, à savoir leur logo. De plus en plus de logos apparaissent en effet sous la forme d’un carré aux angles arrondis qui nous évoquent évidemment les logos des applications que nous téléchargeons sur nos smartphones ou tablettes. Voici quelques exemples ci-dessous que ce soient des créations ou des relookings de logos:


Au-delà de l’effet de mode lié à la révolution tactile, cette tendance illustre probablement un côté pratique du fait que de plus en plus de marques lancent leur application mobile et qu’ainsi les logos des marques et des applications liées ne fassent plus qu’un pour une meilleure reconnaissance visuelle.
Mais cette uniformisation des logos me déçoit un peu puisqu’un logo se doit normalement d’être créatif et singulier pour que l’entreprise ou la marque puisse être identifiable facilement.


vendredi 25 février 2011

Sport: Crunch Day

Demain, le XV de France rencontrera l’équipe d’Angleterre de rugby au stade de Twickenham pour la 3ème journée du Tournoi des 6 nations. Ce match, plus communément appelé « crunch » a toujours eu une saveur particulière, par son caractère décisif entre les 2 nations favorites du Tournoi et par l’animosité régnante entre les 2 pays. Cette année, le Crunch sera d’autant plus important que la France et l’Angleterre sont seules en lice pour le Grand Chelem et se rencontreront probablement en ¼ de finale de coupe du monde en octobre prochain.


L’enjeu est donc important et comme à son habitude, le match a commencé dans la presse. Marc Lièvremont, entraineur du XV de France a déclaré qu’ «autant dire les choses sans hypocrisie, on a un peu de mal avec les Anglais.», alors que pour Lawrence Dallaglio, ancien 3ème ligne du XV de la rose, «Les Français ont du souci à se faire. Une équipe, auteur du Grand Chelem, qui encaisse trois essais à domicile (face à l'Ecosse, 34-21) n'est pas une équipe inoubliable, n'est pas faite du bois dont on fait les grandes équipes.»

Or, cet ancien joueur anglais est connu pour avoir soutenu et même déclaré sa flamme au XV de France dans un spot publicitaire pour Nike, l’équipementier des équipes de France et d’Angleterre. Ce spot avait été diffusé en 1999, juste après la victoire de la France face à la Nouvelle Zélande en ½ finale de la Coupe du monde. Après l’élimination de l’Angleterre en ¼ de finale et de l’Afrique du Sud la veille dans l’autre ½ finale, la France restait le seul représentant de la marque à la virgule dans la compétition avant de défier l’Australie équipée par Reebok pour la victoire finale.



Cette publicité m’avait beaucoup marquée et étonnée à l’époque puisque je ne comprenais pas comment un joueur anglais pouvait soutenir le XV de France en connaissant la grande rivalité entre les 2 équipes et la personnalité de Dallaglio, pas du tout réputé pour être un joueur très fair-play. Elle illustre tout simplement qu’un contrat de sponsoring peut pousser à faire des choses inconcevables et humiliantes. Il n’est pas encore né le Français qui soutiendra le XV de la rose, et comme le dit notre ami anglais, "vive les Bleus".


mardi 22 février 2011

Les All Blacks et Sky Sport nous mettent au défi

En septembre dernier, 3 joueurs de rugby néo-zélandais s’étaient mis en scène dans une vidéo virale pour la chaîne de télévision Sky Sport, dans laquelle ils réussissaient des prouesses rugbystiques à l’aide de trucages, même si le doute fut permis compte tenu de leurs compétences. Suite au succès de cette vidéo, des joueurs des Brumbies (club australien) avaient réalisé une parodie. (pour plus d’infos, voir mon précédent billet y étant consacré)


Et voilà qu’il y a plusieurs jours, les All Blacks ont récidivé avec une nouvelle vidéo du même type, dans le but de promouvoir un concours pour permettre aux internautes de montrer à leur tour leurs talents avec un ballon ovale (ou des hod dogs).



Les meilleurs vidéos seront au fur et à mesure diffusées sur la chaîne Youtube dédiée (et relayées par la page Facebook et le compte Twitter du concours) et les vainqueurs ne seront pas désignés par le nombre de vues mais par un jury composé d’All Blacks, avec comme récompense des places VIP pour un match et une rencontre avec les joueurs.

J’aime beaucoup ce concours, que ce soit dans le concept, la détermination des gagnants et la nature du lot. Le concours étant à destination de fans de rugby, il me semble intéressant de donner la chance aux participants de montrer leurs qualités rugbystiques, d’autant plus que les meilleurs d’entre eux seront jugés par des joueurs qui sont probablement leurs idoles et accessoirement les meilleurs au monde. Par cette méthode, le concours perd sans doute en viralité puisqu’il ne fait pas appel aux votes ni au nombre de vues, mais il gagne en pertinence avec une détermination des gagnants plus équitable. De plus, même si les gagnants doivent être obligatoirement résidents néo-zélandais, chacun peut avoir l’opportunité d’avoir ses exploits publiés sur la chaîne Youtube du concours. Il ne nous reste plus qu’à nous entraîner pour faire briller la France.

Or, à l’instar de l’équipe des Brumbies, des joueurs d’une autre équipe australienne, les Waratahs (Sydney) se sont illustrés avec leur parodie de la nouvelle vidéo néo-zélandaise, au moment où débute le Super 15, le championnat des provinces néo-zélandais, australiennes et sud-africaines. La vidéo a été intégrée à la chaîne Youtube du concours (les néo-zélandais ont de l’humour), même s’il eût été plus judicieux pour les joueurs australiens de jouer le jeu du concours et donc de profiter de l’occasion pour montrer leurs valeurs face à leurs rivaux néo-zélandais.




mardi 8 février 2011

Victoires de la Musique: Lilly Wood & The Prick à la chasse aux votes sur Facebook

Mercredi auront lieu les 26ème Victoires de la Musique ou plus précisément la 1ère partie concernant les catégories moins prestigieuses. Parmi ces catégories, celle récompensant la révélation du public sera comme son nom le présume, soumise au vote des internautes. Après le 1er tour (auquel j’ai eu la chance de voter), 4 artistes ou groupes restent en compétition : Ben l’oncle soul, Camélia Jordana, Zaz et le groupe Lilly Wood & The Prick qui s’est démarqué des autres candidats par leur campagne électorale sur Facebook.


Alors que les autres candidats se contentent de publier des appels aux votes via leur page sur le réseau social, le groupe parisien a lancé sur sa page une application présentant un jeu-concours à destination des fans. Le principe du concours est d’inciter les fans du groupe à voter en leur faveur et à inviter le maximum de leurs amis à faire de même. Toutes ces actions rapportent des points mais ce qui rapporte le plus ce sont bien sûr les votes des amis pour inciter à viraliser le concours. Le vainqueur du classement, celui qui aura été le fan le plus actif, le plus convaincant auprès de ses amis, aura la chance de recevoir le groupe chez lui pour un concert privé.

J’aime beaucoup le concept de ce jeu-concours car le groupe a très bien compris l’intérêt des réseaux sociaux pour faire sa promotion (invitation à voter pour les Victoires de la Musique avec relances vidéo sur Facebook, messages via la messagerie de Deezer) et pour entretenir une relation étroite avec le public voire le récompenser avec un lot où le groupe donne vraiment de sa personne, ce qui lui donne une image de groupe accessible renforçant leur capital sympathie.

Alors si vous êtes fan de Lilly Wood & The Prick ou si comme moi vous ne supporterez pas de voir Zaz gagner, votez pour eux (jusqu'à mercredi soir 20h).


lundi 7 février 2011

Pub/Sport: Troy Polamalu, le « Sébastien Chabal » du football américain

La nuit dernière, l’équipe des Green Bay Packers a remporté le XLVème Superbowl face aux Pittsburgh Steelers. Je ne suis pas vraiment fan de football américain mais je m’y intéresse lors du Superbowl un peu comme tout le monde et notamment pour les spots publicitaires diffusés outre-Atlantique pendant le programme. Le Superbowl est l’événement de l’année pour les annonceurs américains, c’est pourquoi ils ont l’habitude de sortir le grand jeu pour le programme le plus suivi aux Etats-Unis et le plus cher en achat d’espaces.


Parmi les joueurs présents lors de cette finale, le défenseur des Steelers Troy Polamalu est devenu la coqueluche des annonceurs. En plus d’être un excellent joueur (élu meilleur défenseur de l’année 2010), il est aussi très populaire au point que son maillot soit le plus vendu de la NFL. Son succès auprès des annonceurs peut également s’expliquer par sa chevelure atypique pour ce sport (qui rend hommage à ses origines samoanes et lui permet de se distinguer des autres joueurs une fois casqué) grâce à laquelle il est devenu ambassadeur pour la marque de shampoing Head & Shoulders. Ses cheveux sont tellement importants pour la marque qu’elle leur a consacré un site Internet : http://www.troyshair.com et les a même assurés pour la modique somme d’1 million de dollars.





Autres vidéos ici

Ses performances sur le terrain, sa popularité auprès du public ainsi que son look atypique en font un excellent ambassadeur pour les marques au même titre que Sébastien Chabal dont je m’étonne qu’il ne soit pas encore ambassadeur d’une marque de shampoing.

Autres spots avec Troy Polamalu pour Nike et Coca-Cola :






mardi 1 février 2011

Les handballeurs français gagnent et font gagner Adidas

En remportant son 4ème titre de championne du monde, l’équipe de France de handball a permis à Adidas, son équipementier, de rebondir après le fiasco des footballeurs français en Afrique du Sud et la perte de leur maillot en faveur du concurrent historique Nike. L’équipe nationale de handball est la seule rescapée des équipes collectives nationales sous contrat avec Adidas, il est donc compréhensible que la marque aux 3 bandes ait voulu mettre le paquet autour de cette équipe.

Effectivement, pour communiquer autour de l’ouverture de ces championnats du monde, Adidas avait créé une chaîne dédiée au handball sur Dailymotion et y avait publié une vidéo de 2 minutes 40 mettant en scène 4 des principaux joueurs en version super-héros avec un graphisme manga, un peu à l'image de ce que la marque avait pu faire avec l'équipe japonaise de football. La vidéo des experts avait été assez remarquée sur le net avec plus de 100 000 vues, auxquelles il faut ajouter celles des témoignages vidéo des joueurs également publiés sur la chaîne.



Suite à la victoire des experts en finale dimanche dernier, Adidas n’a pas perdu de temps en publiant dans la soirée une vidéo célébrant le sacre des experts avec comme slogan « partenaire des victoires du sport français » pour bien nous rappeler qu’Adidas était l’équipementier de l’équipe de France de football lors de ses titres en 84, 98 et 2000 en plus des nombreuses victoires en sport individuel (athlétisme, escrime, judo, cyclisme,…). La réalisation de cette vidéo ainsi que l’achat d’espace publicitaire en home page du site web de l’Equipe illustrent la très grande confiance d’Adidas dans le sacre des experts, de même que la production anticipée des maillots à 4 étoiles.




Même si les experts étaient encore une fois les grands favoris de la compétition, la finale fut très indécise, pouvant compromettre toute l’opération de communication d’Adidas et je me demande comment ils auraient pu communiquer après une éventuelle défaite en finale. Mais heureusement pour tout le monde, les experts l’ont emporté et ils ont pu être reçus en grande pompe le lendemain dans la boutique Adidas des Champs-Élysées. Malgré le froid, de nombreux supporters étaient présents pour les acclamer, obtenir des dédicaces et éventuellement acheter les maillots de l'équipe omniprésents dans la boutique. Oui mais voilà, le côté promotionnel de l’événement a largement prédominé. Les joueurs ont consacré davantage de temps aux journalistes qu’aux supporters venus pour une séance de dédicaces excessivement courte à laquelle je n'ai pu profiter. Je me suis consolé en ayant réussi à obtenir celle de Claude Onesta, le coach, un peu perdu sur les Champs au milieu de nombreux supporters. L’objectif de cette opération pour Adidas était bien sûr de s’associer au succès des experts, mais il en a résulté de la frustration chez de nombreux supporters ayant fait le déplacement.



Néanmoins, concernant l’image de la marque, il est peut-être plus intéressant pour Adidas d’équiper l’équipe de France de handball que de football. Certes, les ventes de maillots et autres accessoires sont moindres mais les retombées positives en terme d’image doivent largement compenser d’autant plus que notre équipe nationale de handball offre davantage de garantie de résultats et que les compétitions internationales sont plus fréquentes (championnats du monde les années impaires, d’Europe les années paires et JO tous les 4 ans). De même, l’image associée à ce sport et à ces sportifs est davantage valorisante pour la marque, avec un bel état d’esprit émanant de ces experts, une grande disponibilité envers les supporters dans un sport moins concerné par l’argent que d’autres. Le handball est également plus fédérateur socialement que le football ou le rugby par exemple, plus féminin avec une équipe nationale compétitive et assez compréhensible car nous l’avons tous ou presque pratiqué lors de nos cours d’EPS.

Les audiences de la finale (7,3 millions de téléspectateurs) confirment l’intérêt des Français pour le handball qui ont pu voir un match de grande qualité avec du spectacle, de l’intensité, du suspense. Les Français ressentaient surement aussi le besoin de s’enthousiasmer derrière une autre équipe nationale après la catastrophe footballistique en Afrique du Sud et les performances poussives du XV de France. Cette nouvelle victoire des handballeurs français associée aux investissements importants d’Adidas pour promouvoir cette équipe va certainement permettre au handball de gagner en popularité et en visibilité.


lundi 24 janvier 2011

Le jeu du logo et des marques, l'advergame de la société de consommation française

Il y a un mois pour Noël, ma petite cousine a reçu sous le sapin le jeu de société «le jeu du logo et des marques». J’avais découvert ce jeu sur Internet grâce aux innombrables communiqués de presse diffusés sur les blogs et autres sites dits «sérieux» et apparemment ce jeu remporte un grand succès et j’ai été surpris qu’il intéresse ma cousine de 11 ans.


Concrètement, le jeu tourne autour de l’univers des marques et produits de consommation et ainsi les joueurs doivent reconnaître des marques par leur logo et répondre à des questions sur leur histoire, produits et campagnes de publicités. Oui, les marques deviennent le sujet d’un jeu de société et en y réfléchissant je ne trouve pas ça moins légitime que de répondre aux questions du Trivial Pursuit, car les marques sont devenues notre quotidien. Qu’on les achète ou pas, qu’on les aime ou pas, nous vivons avec elles.

Et on peut considérer ce jeu de société comme étant un advergame dans le sens où il fait la promotion des marques présentes (apparemment certaines marques auraient refusées d’y figurer) à destination des joueurs en les familiarisant avec l’histoire de ces marques. Cependant, il se démarque des advergames classiques car les marques n’en sont pas à l’initiative et il est payant ce qui n’est pas courant (exemple des jeux de société LEGO). De même, il concerne un grand nombre de marques et ainsi il peut être considéré comme un advergame de toute la société de consommation française, au même titre que le jeu télévisé Le Juste Prix. Pour ces 2 jeux, les participants jouent avec les marques, leurs produits et sont récompensés par leur connaissance de la société de consommation, comme l’explique Barney Stinson dans la série How I Met Your Mother (épisode 20 de la 2ème saison) à propos du Juste Prix (The Price is Right) : “TPIR is not just an indescribably entertaining hour of television. It’s a microcosm of our entire economic system, a capitalist utopia, where consumers are awarded for their persistence, market acumen and intrepid spirit.”